Interview in Portuguese with Mortis Mutilati inside the digital magazine Versus Magazine (https://www.facebook.com/versusmagazinepage)
Thanks to Cristina Sá for the translation. The french version is available for consultation below.
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Salut, Macabre. J’ai adoré cet album.
Pour commencer, est-ce que tu peux nous parler un peu du parcours de ton groupe depuis le début en 2011 ?
Salut, j’ai commencé Mortis Mutilati comme beaucoup de groupes en sortant une petite demo que j’ai distribué en petite quantité autour de moi avant d’enregistrer l’EP « Sombre Neurasthénie » qui était sorti sous forme de cassette. J’ai ensuite composé et enregistré « Nameless Here For Evermore », le premier album, sorti en 2013, si je me rappelle bien, et c’est à partir de là qu’on a commencé à faire des concerts, en France seulement à l’époque. Puis j’ai fait « Mélopée Funèbre » en 2015 et c’est ce qui nous a permis de nous exporter dans pas mal de pays européens. Nous sommes désormais en 2018, nous venons de sortir « The Stench Of Death » et nous avons beaucoup de choses prévues pour le reste de l’année.
Si j’ai bien compris, il ne s’agit plus d’une one man band. Quelle est ta place dans le groupe ? Quelle place donnes-tu à tes copains ?
En effet, c’est la première fois qu’un autre musicien que moi enregistre sur un album de Mortis Mutilati. Je tiens absolument à ce que tous les riffs viennent de moi puis avec Rokdhan, nous avons trouvé des arrangements rythmiques et mélodiques. Asphodel s’est également occupé des chœurs sur cet album.
Le titre de ton album peut être mal odorant, mais la musique faite pour lui est d’une beauté extrême. Comment tu articules les deux parts de cet apparent paradoxe ?
Nous aimons la mort et je suis bien placé pour savoir qu’elle a une odeur particulièrement désagréable. Mais nous aimons néanmoins la belle musique et nous avons donc décidé de sublimer la mort à travers la beauté de la musique.
Comment décris-tu la sonorité de cet album ?
Je trouve que c’est un album assez dissonant dans l’ensemble et sans doute le plus violent de tout Mortis Mutilati, les voix ont été mises en valeur plus qu’auparavant, ce qui n’a pas été fait dans « Mélopée Funèbre » par exemple. C’est également l’album qui a mis le plus de temps à être composé, environ 2 ans, ce qui fait preuve de la maturité de cet album selon moi.
Est-elle très différente de celle des trois qui l’ont précédé ?
Oh oui… Déjà, nos trois premiers EP/albums ont été enregistrés avec du mauvais matériel dans une chambre, sans soucis du détail. Pour « The Stench Of Death », c’est la première fois que nous sommes allés dans un vrai studio et le résultat reste sans équivoque, la production est bien meilleure, nous avons pris 10 jours pour enregistrer, en ne sortant que pour manger. C’était fastidieux, mais le résultat est là.
Que peux-tu nous dire sur les mots qui accompagnent ces chansons ?
Beaucoup de textes sur l’album ont été inspirés du tableau « Le Triomphe de la Mort », peint par Brueghel en 1562. D’autres, comme « Homicidal Conscience » sont des citations de tueurs en série car j’ai toujours eu une fascination pour les gens qui ôtent la vie. « Portrait Ovale » est inspiré de la nouvelle éponyme d’Edgar Poe où le protagoniste aspire la vie de son modèle dans sa peinture.
La mort n’est pas du tout un thème inhabituel dans un album de Black Métal. Que nous dit «The Stench of Death» de nouveau sur ce thème ?
Je n’ai pas la prétention d’apporter quelque chose de nouveau sur le sujet. « The Stench Of Death » est simplement le reflet de ma fascination pour la mort, le meurtre, les cimetières et les restes mortels humains.
Est-ce que – de ce point de vue-là – tu te vois comme un héritier de la littérature française ? [Je pense à des poètes comme François Villon, devenu célèbre notamment à cause de sa «Ballade des Pendus».]
Je me suis surtout inspiré de la littérature française sur « Mélopée Funèbre » sur lequel j’ai beaucoup utilisé de poèmes de Rimbaud. J’ai utilisé le « Sonnet Ivre » de Jean Richepin pour le morceau « Regards D’outre Tombes » ainsi qu’un poème traditionnel auvergnat pour « Crevant-Laveine » mais en toute modestie, je ne peux pas me considérer comme un héritier de la littérature française.
Une curiosité : comment quelqu’un aussi jeune que toi peut être tellement attiré par la mort ?
Je travaille en tant que fossoyeur dans un cimetière, je suis donc confronté tous les jours à la mort. Je vois des cadavres à longueur de journée et je sens également leur odeur, d’où aussi l’appellation « The Stench Of Death ».
Qui a créé l’image qui orne la couverture de l’album et sert de base à l’interprétation du même ?
C’est Asphodel qui s’est occupé de tout l’artwork et elle a fait un travail remarquable dessus. C’est une photo que j’ai récupéré sur une sépulture à l’abandon. Après en avoir exhumé les corps, j’ai décidé de l’utiliser pour l’artwork.
Comment avez-vous travaillé ensemble ?
J’avais à l’époque adoré ses illustrations qui ont été utilisées pour « Mélopée Funèbre », j’ai beaucoup aimé son travail alors ça a été tout naturel de collaborer à nouveau pour cet album !
Est-ce que Mortis Mutilati a déjà fait beaucoup de concerts ?
Oui, nous avons beaucoup joué en France, nous sommes partis en tournée en Angleterre et en Russie et nous avons également joué en Lettonie, en Suisse, en Allemagne, en Italie…
Qu’est-ce que vous avez prévu pour 2018 ?
Nous allons pour la première fois jouer à l’autre bout de la Terre puisque nous partons en tournée au Mexique en Mars. On va ensuite jouer en France et en Allemagne en Avril, en Belgique en Mai puis en Roumanie en Octobre. Nous aurons d’autres concerts à annoncer au cours de l’année…